Qu’est-ce que l’Esprit d’entreprise ?
Mots clés : idée + motivation + innovation + prise de risque + échec +
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Selon Pierre André JULIEN et Michel MARCHESNAY (1996)
« L’esprit d’entreprise peut être défini comme l’aptitude d’un individu, d’un groupe social, d’une communauté à prendre des risques pour engager des capitaux (pour investir, voire s’investir) dans une sorte d’aventure (« une entreprise »), consistant à apporter quelque chose de neuf (l’innovation), de créatif, ceci en employant et en combinant de la façon la plus performante possible des ressources diverses »
Définitions des économistes :
Cantillon et Say voyaient l’entrepreneur surtout comme un preneur de risques puisqu’il investit son propre argent.
D’après Cantillon, l’entrepreneur achète une matière première, souvent produit de l’agriculture à un certain prix pour la transformer et la revendre à un prix incertain. C’est donc quelqu’un qui sait saisir une opportunité dans le but de réaliser un profit, mais qui doit en assumer les risques.
Say fera une différence entre l’entrepreneur et le capitaliste, entre les profits de l’un et de l’autre.
Schumpeter qualifié « père du champ de l’entrepreneuriat », et fût le 1er auteur à constituer les assises du champ, associe l’entrepreneur à l’innovation et le voit comme un agent de changement
Les économistes :
- voient l’entrepreneur tant comme un « déceleur » d’occasions d’affaires, un créateur d’entreprises, qu’un preneur de risque
- ont montré que le rôle de l’entrepreneur consistait à informer le marché des nouveautés qu’il y présente
- ont montré que l’entrepreneur assume un risque à cause de l’incertitude dans laquelle il évolue et qu’il est rémunéré en conséquence par le profit qu’il tire de l’activité qu’il a initiée.
« Un Entrepreneur est une personne imaginative, caractérisée par une capacité à fixer et à atteindre des buts. Cette personne maintient un niveau élevé de sensibilité en vue de déceler des occasions d’affaires. C’est une personne qui imagine, développe et réalise des visions. » Louis Jacques FILION (1988 et 1991)
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Entrepreneuriat :
« L’entrepreneuriat : c’est le processus par lequel des personnes prennent conscience que le fait de posséder leur propre entreprise constitue une option ou une solution viable ; ces personnes pensent à des entreprises qu’elles pourraient créer, prennent connaissance de la marche à suivre pour devenir un entrepreneur et se lancent dans la création et le démarrage d’une entreprise »
Louis Jacques FILION (1988 et 1991).
Les déclencheurs de l’entrepreneuriat peuvent être : la formation appropriée, l’expérience suffisante, la disponibilité de fonds, le soutien familial ou professionnel acquis, la découverte d’un partenaire d’affaires, les frustrations ou insatisfactions au travail : emploi monotone, salaire non satisfait, l’impossibilité de faire valoir ses idées, la perte d’emploi, etc…
Les facteurs pouvant freiné la décision de s’établir à son compte peuvent être : la permanence d’emploi, le salaire intéressant, la carrière prometteuse, le cadre de travail agréable, le manque de capitaux, l’insuffisance d’organisme d’appui.
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Culture entrepreneuriale :
Le mot entrepreneurial peut s’appliquer à plusieurs réalités. Cinq situations retiennent particulièrement notre attention quand il s’agit de la « culture entrepreneuriale ».
1. La création et la gestion d’une entreprise
2. L’approche dynamique et innovatrice d’un employé en situation d’emploi pour faire progresser l’entreprise
3. La recherche active et dynamique d’un emploi par une personne sans emploi
4. La pédagogie stimulante de l’enseignant auprès des jeunes en formation.
5. L’intervention sociale positive et innovante
La culture entrepreneuriale permet justement de démocratiser la capacité de créer et de gérer, faisant ainsi échec à la pauvreté en favorisant la création de richesses. En effet, en démocratisant la capacité de créer des entreprises et de les gérer correctement :
* On assure la création de richesses et d’emplois
* On permet l’amélioration de la qualité de vie individuelle et collective
* On contribue à l’amélioration du patrimoine universel tout en assurant aux plus démunis nationaux un minimum vital.
Lorsque les personnes aptes au travail créent la richesse, il est plus facile ensuite pour l’Etat de veiller au bien être des inaptes au travail par diverses mécanismes de partage de la richesse. Le partage de la richesse soulage la pauvreté, mais ne la guérit pas.
La culture entrepreneuriale comme toute autre forme de culture exige certaines conditions pour naître et s’épanouir. En voici les principales :
* Il faut identifier des modèles et les promouvoir
* Il faut obtenir la participation des médias
* Il faut s’assurer de la complicité de l’école
Il y a quatre lieux où il est possible d’enraciner cette culture. Certains sont plus accessibles que d’autres. Les voici : la famille, l’école, l’entreprise ou l’organisation et la cité.
Quelques citations sur l’esprit d’entreprise :
Les jeunes sont plus aptes à inventer qu'à juger; plus aptes à exécuter qu'à conseiller; plus aptes à entreprendre qu'à gérer (Francis Bacon)
Après un échec, tout n'est pas fini. C'est un cycle qui commence en beauté (Beaudelaire)
Mets de la lenteur pour élaborer une entreprise. Mais, le travail commencé, poursuis-le avec énergie (Bias de Prienne)
Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose,
ceux qui voulaient le contraire,et l'immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. (Conficius)
Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous que c'est parce qu'un jour quelqu'un a pris une décision courageuse (Peter Drucker)
Une poignée d'hommes parvient à s'enrichir simplement en prêtant attention aux détails que la plupart des gens négligent. (Henry Ford)
Échouer, c'est avoir la possibilité de recommencer de manière plus intelligente (H. Ford)
Peu de choses sont impossibles à qui est assidu et compétent... Ce n'est pas la force qui fait réussir de grandes choses mais la persévérance (Samuel Johnson)
Les emplois ne sont pas une richesse préexistante... Ils sont à inventer et les inventeurs d'emplois s'appellent les entrepreneurs. Si l'on veut multiplier les emplois, il faut multiplier les entrepreneurs (Alain Madelin)
N'ayez pas peur de faire une erreur. Mais faites en sorte de ne pas faire la même erreur deux fois (Akio Morita)
Il n'y a pas de secret de la réussite. C'est le résultat de la préparation, du travail et de ce que l'on apprend de ses échecs. (Colin Luther Powell)
Si vous avez commis des erreurs, même des graves, vous aurez toujours une seconde chance. Ce que l'on appelle l'échec n'est pas la chute, mais le fait de rester à terre
(Mary Pickford, née Gladys Mary Smith)
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La création et la disparition d’entreprise.

La création d’entreprise part d’une idée et d’une motivation. Mais il faut ensuite vérifier le réalisme économique du projet même si celui-ci est de petite taille. La démarche à suivre est constituée de plusieurs étapes plus ou moins longues.
1 – étude de la demande : repérer les clients potentiels + repérer les produits et entreprises concurrents à ceci permettra de déduire la part de marché que l’on peut atteindre
2 – précision des moyens commerciaux qui seront mis en place (personnel, local, matériel) pour la quantité vendue visée
3 – quantifier le chiffre d’affaires prévisionnel (en fonction d’un prix accepté par le plus grand nombre de consommateurs)
4 – étude économique : établissement des différents moyens pour obtenir le produit ou le service (achats, sous-traitance, …) ; en déduire les investissements productifs et commerciaux nécessaires. [On tient compte de la quantité vendue estimée puis on peut chiffrer les charges d’exploitation et calculer la valeur ajoutée puis la marge nette (résultat) et évaluer ainsi la rentabilité du projet ; un calcul du seuil de rentabilité indique le montant de chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise sera rentable]
5 – étude financière : on chiffre une estimation du besoin en fond de roulement (on calcule les différents éléments qui pèsent sur la trésorerie = stocks, crédit-client,…) puis les éléments qui allègent cette trésorerie= crédit-fournisseur, …
On peut déterminer le montant des capitaux permanents nécessaires (BFR + besoin de financement lié aux investissements).
à Vérifier que l’on peut réunir ces fonds par emprunt à LT auprès des banques ou auprès d’associés. (Ou subventions pour certains secteurs) – se renseigner sur d’éventuels aides aux entreprises en démarrage)
6 – Mise en œuvre du projet
- choix d’une structure juridique
- dossier de constitution d’une société (coût) – certificat négatif
- ouverture d’un compte bancaire, inscription à l’administration fiscale, inscriptions diverses (CNSS…)
- établissement d’outils de reconnaissance de la société (papier à en-tête, plaquettes publicitaires, site Internet, annuaires, …)
- début de production à partir de commandes des clients.
- tableaux de bord (pour voir adéquation des réalisations aux prévisions)
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La disparition de l’entreprise.
Une entreprise disparaît quand elle perd son patrimoine et que ses biens sont liquidés
- par la volonté des propriétaires
- par le jugement d’un tribunal (liquidation judiciaire) [attention : ≠ de faillite, qui sous-entend une sanction pénale après délit du dirigeant]
Voir un cours de Droit des Sociétés et de Droit de procédure judiciaire.